
2025 : Des prix du pétrole modérés par une offre abondante et une demande atone
Alors que l’année 2024 touche à sa fin, les perspectives pour le marché pétrolier en 2025 continuent de susciter des discussions. Selon une enquête récente menée par Reuters auprès de 31 économistes et analystes, les prix du pétrole devraient rester proches de 70 dollars le baril en moyenne, freinés par une augmentation de l’offre mondiale et une demande plus faible, notamment de la part de la Chine.
Une prévision révisée à la baisse
Les prévisions pour le Brent, la référence mondiale en matière de pétrole, indiquent un prix moyen de 74,33 dollars le baril en 2025. Cela représente une huitième révision mensuelle consécutive à la baisse, contre 74,53 dollars prévus le mois précédent. Le brut américain, de son côté, devrait atteindre 70,86 dollars le baril, en légère hausse par rapport à la projection précédente de 70,69 dollars.
Depuis le début de l’année, le Brent a maintenu une moyenne d’environ 80 dollars le baril, mais il est en voie de subir une baisse annuelle de 3 %, conséquence directe de la faible demande chinoise.
Les facteurs derrière la modération des prix
Plusieurs éléments contribuent à cette stagnation des prix. D’une part, la production des pays non membres de l’OPEP, notamment les États-Unis, continue de croître. JPMorgan prévoit un excédent de l’offre de 1,2 million de barils par jour (bpj) en 2025.
D’autre part, l’évolution des préférences énergétiques, comme l’adoption croissante des véhicules électriques, limite l’expansion de la demande en pétrole. Malgré une reprise économique attendue en Chine, ces transitions pourraient peser sur la croissance de la consommation.
Les actions de l’OPEP+
Face à ces dynamiques, l’OPEP+ a ajusté sa stratégie. Lors de sa dernière réunion, le groupe a repoussé les augmentations de production à avril 2025, tout en prolongeant la suppression totale des réductions jusqu’à fin 2026. Cette approche prudente reflète une anticipation selon laquelle la croissance de l’offre hors OPEP+ surpassera celle de la demande en 2025.
Florian Grunberger, analyste senior chez Kpler, souligne que l’OPEP+ pourrait reporter encore davantage la suppression des réductions, possiblement jusqu’au quatrième trimestre 2025, afin de maintenir un équilibre sur le marché.
Une demande mondiale en croissance limitée
L’enquête Reuters estime que la demande mondiale de pétrole pourrait augmenter de 0,4 à 1,3 million de bpj en 2025, un chiffre légèrement inférieur à celui prévu par l’OPEP, qui table sur une croissance de 1,45 million de bpj.
Les incertitudes politiques
L’année 2025 verra également le retour de Donald Trump à la présidence américaine, un événement qui pourrait apporter des changements politiques significatifs, notamment en matière de sanctions sur les exportations de pétrole iranien. Bien que certains analystes estiment que la politique américaine a un impact limité sur les prix mondiaux du pétrole, des sanctions plus strictes pourraient soutenir temporairement les prix.
En conclusion
Alors que l’offre continue de croître et que la demande reste contenue, le marché pétrolier pourrait connaître une année 2025 relativement calme, marquée par des prix modérés. Cependant, des facteurs externes comme des changements géopolitiques ou des ajustements de la stratégie de l’OPEP+ pourraient encore influencer cette trajectoire. Pour les observateurs du marché, le défi consistera à surveiller ces variables en constante évolution, tout en anticipant les impacts à court et long terme.
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