
Les prix du pétrole sous surveillance : Trump et les investisseurs dans l’équation
Alors que les marchés mondiaux scrutent les nouvelles initiatives de Donald Trump depuis son retour à la Maison-Blanche, les prix du pétrole se maintiennent dans une relative stabilité. Ce mercredi, les variations sont restées minimes, témoignant de l'attente prudente des investisseurs face à des politiques encore floues mais potentiellement disruptives.
Un marché attentif, mais calme pour l'instant
Les contrats à terme sur le Brent, la référence mondiale, ont enregistré une légère hausse de 0,05 % pour atteindre 79,33 dollars le baril. De leur côté, les contrats à terme sur le West Texas Intermediate (WTI), référence américaine, ont glissé de 0,03 % pour se situer à 75,81 dollars.
Selon Dilin Wu, stratège chez Pepperstone, les marchés naviguent dans un équilibre précaire : « Les traders pèsent l'impact des initiatives de Trump sur l'énergie et le commerce, tout en tenant compte des risques politiques et de la sécurité énergétique. »
Des annonces de tarifs douaniers qui bousculent les perspectives
Dans une allocution récente, Trump a évoqué des taxes sur les importations chinoises (10 %) à compter du 1er février, et a menacé le Mexique et le Canada de droits de 25 %. Les importations européennes pourraient également être ciblées, bien que les détails manquent pour l’instant.
Ces annonces, combinées à des mesures protectionnistes sur l'énergie, redirigent l'attention du marché pétrolier, auparavant centrée sur les sanctions contre la Russie. Comme l'explique une note d'ING : « La montée des tensions commerciales devient une nouvelle source de pression pour le secteur énergétique. »
Une « urgence énergétique » déclarée par Trump
Dans un geste qui reflète son approche agressive, Trump a déclaré une urgence énergétique nationale. Ce plan inclut l'accélération des permis pour l'extraction pétrolière et gazière, un assouplissement des réglementations environnementales, et le retrait des États-Unis de l'accord de Paris sur le climat.
Cependant, selon Morgan Stanley, ces mesures sont peu susceptibles d’avoir un impact immédiat sur la production américaine ou d’attirer massivement de nouveaux investissements dans le secteur énergétique. Elles pourraient néanmoins freiner la baisse de la demande pour les produits raffinés, en apaisant certaines inquiétudes sur l’offre.
Les défis climatiques et régionaux
Sur le terrain, une tempête hivernale exceptionnelle a frappé la côte du Golfe, compliquant les opérations pétrolières. Par ailleurs, le Dakota du Nord s’attend à une diminution de sa production de 130 000 à 160 000 barils par jour, en raison du froid extrême.
En conclusion
Les investisseurs se retrouvent à jongler entre des annonces politiques controversées, des défis opérationnels et des conditions climatiques difficiles. À court terme, le calme des marchés pétroliers pourrait se briser si les tensions commerciales venaient à s’intensifier ou si des perturbations majeures affectaient l’offre. Une chose est sûre : l'ère Trump 2.0 s’annonce tout aussi tumultueuse que la première pour le secteur énergétique.
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