Les prix du pétrole augmentent alors que le conflit israélo-iranien entre dans son septième jour
- andre boucher
- 19 juin
- 3 min de lecture
🛢️ Pétrole : les prix flambent

Alors que la tension monte au Moyen-Orient, les marchés pétroliers réagissent sans attendre. Depuis maintenant sept jours, l'escalade entre Israël et l'Iran provoque une hausse continue des prix du brut, amplifiée par les silences (stratégiques ?) de la Maison-Blanche.
🌍 Le baril repart à la hausse
Ce jeudi, les cours du pétrole ont poursuivi leur ascension. Le Brent, référence mondiale, gagnait environ 0,5 % pour s’établir à 77,06 $, tandis que le WTI américain progressait de 0,7 % à 75,68 $. Ce regain intervient après un pic à 78,50 $ atteint le 13 juin — un niveau qu’on n’avait plus vu depuis près de cinq mois — juste après les premières frappes israéliennes.
La cause ? Des tirs de missiles échangés toute la nuit entre les deux puissances régionales. Un site nucléaire iranien aurait été visé, et un hôpital israélien aurait subi des frappes en représailles.
🧨 Prime de guerre : le marché retient son souffle
Derrière cette flambée se cache une nervosité palpable des investisseurs. Les opérateurs de marché n’osent plus ignorer le risque d’un élargissement du conflit. Comme le note Tony Sycamore, analyste chez IG Markets, les traders évaluent désormais chaque mouvement stratégique : « Va-t-on vers une riposte américaine ou une ouverture au dialogue ? »
Goldman Sachs estime que le pétrole Brent pourrait dépasser les 90 $ si la situation dégénère. Leur calcul inclut déjà une « prime de risque géopolitique » de l’ordre de 10 $ le baril — une prime qui pourrait grossir à mesure que la production iranienne est freinée ou que le détroit d’Ormuz, point de passage critique pour les flux mondiaux d’hydrocarbures, devient vulnérable.
🗣️ Trump, l’inconnue stratégique
Le président Trump souffle le chaud et le froid. Mercredi, il a affirmé ne pas avoir encore décidé si les États-Unis rejoindraient Israël dans le conflit. Fidèle à sa doctrine de l’imprévisibilité, il a semé un nouveau doute sur la réaction américaine.
Priyanka Sachdeva, analyste chez Phillip Nova, résume bien l’état d’esprit du marché : « L’ambiguïté entretenue par Trump maintient les marchés dans l’expectative. Le moindre indice sur une escalade pourrait faire bondir les prix. »
🚢 Une artère énergétique sous menace
Il ne faut pas sous-estimer l’enjeu : près de 20 millions de barils transitent chaque jour par le détroit d’Ormuz, juste au sud de l’Iran. Une intensification des combats dans cette zone pourrait provoquer un choc majeur sur l’approvisionnement mondial.
Helima Croft, de chez RBC Capital Markets, prévient : « Si Téhéran considère que sa survie est en jeu, des attaques contre les tankers ou les infrastructures pétrolières pourraient être déclenchées. »
⚖️ En parallèle : Fed, stocks US et demande mondiale
Le contexte américain ajoute une couche d’incertitude. La Réserve fédérale a maintenu ses taux mercredi, tout en indiquant deux potentielles baisses d’ici la fin de l’année. Un environnement de taux plus bas pourrait stimuler la croissance et, par ricochet, la demande de pétrole.
Enfin, du côté des fondamentaux, l’EIA a révélé une chute historique des stocks de brut aux États-Unis, la plus importante en un an. Ce recul de l’offre alimente encore un peu plus les tensions haussières sur le marché.
📌 En résumé
Le conflit Israël-Iran reste le catalyseur principal de la hausse du brut.
Les déclarations floues de Trump renforcent l'incertitude géopolitique.
Le Brent pourrait viser les 90 $ en cas d’escalade.
Les marchés surveillent le détroit d'Ormuz comme le lait sur le feu.
Les stocks US en baisse et des taux américains stables apportent du soutien à la demande.
💡 À suivre de très près : tout nouveau tweet de Trump, toute frappe signalée, ou toute interruption du trafic maritime pourrait déclencher une nouvelle onde de choc haussière sur l’or noir.
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