Les marchés du brut se stabilisent, le conflit israélo-iranien n'entraînant pas de baisse des flux de pétrole
- andre boucher
- il y a 2 jours
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🌍 Conflit au Moyen-Orient : Pourquoi le pétrole ne flambe (pas encore)
Publié le 15 juin 2025 par l’équipe Marchés & Énergie
Malgré une flambée de tensions entre Israël et l’Iran, les marchés pétroliers n’ont pas paniqué. Ce lundi, les prix du brut se sont légèrement repliés après une impressionnante envolée vendredi. Pourquoi ce calme relatif dans un contexte aussi explosif ? Voici ce qu’il faut comprendre.
📉 Recul modéré après l’envolée
Le Brent a glissé sous les 73,40 $, perdant environ 1,1 %, tandis que le WTI reculait d’environ 0,60 $, s'établissant juste au-dessus des 72 $. Rien d’anormal après la hausse spectaculaire de 7 % enregistrée vendredi. D’ailleurs, certains traders ont profité de la volatilité asiatique dans la nuit pour encaisser rapidement des gains.
🛢️ Le pétrole continue de couler
L’explication principale ? Les infrastructures pétrolières sont restées intactes. Ni les installations iraniennes, ni le détroit d’Ormuz – le goulot d’étranglement stratégique du commerce mondial du pétrole – n’ont été perturbés. Pour rappel, près de 20 % du pétrole mondial y transite chaque jour, soit 18 à 19 millions de barils.
Tant que ce couloir reste ouvert, les marchés gardent leur sang-froid.
"On ne peut pas ignorer les risques, mais pour l’instant, aucun baril n’a été bloqué," explique Harry Tchilinguirian d’Onyx Capital.
💣 Des frappes, mais pas d’embargo
Ce week-end, Téhéran a lancé des missiles sur Tel-Aviv et Haïfa, et Israël a répliqué. Des victimes civiles ont été rapportées, et la tension reste maximale. Mais l’Iran, bien qu’attaqué, n’a pas restreint ses exportations ni menacé explicitement de fermer le détroit. Une décision stratégique : saboter ses propres ventes fragiliserait surtout… ses finances.
Un diplomate proche du dossier confiait que l’Iran refuse toute trêve tant que les frappes israéliennes se poursuivent. Les médiateurs qatari et omanais ne sont pas parvenus à faire bouger les lignes.
🌐 Et maintenant, on fait quoi ?
Les regards se tournent vers le G7 au Canada, où les grandes puissances tentent d’éviter une spirale incontrôlable. Le chancelier allemand Friedrich Merz a appelé à une résolution diplomatique, pendant que les marchés surveillent une autre variable clé : la production chinoise, qui a reculé de 1,8 % en mai. En cause : la maintenance de raffineries publiques et privées.
🧠 Ce qu’il faut retenir
Les marchés pétroliers restent stables, car les flux ne sont pas encore touchés.
Le détroit d’Ormuz reste le point de bascule : s’il est menacé, les prix pourraient s’envoler.
L’Iran exporte encore 2 millions de barils par jour. Si ces flux sont bloqués, la Chine – principal client – devra vite se tourner vers d’autres fournisseurs, comme la Russie ou l’Arabie Saoudite.
La tension géopolitique reste extrême, mais le marché reste rationnel tant que le pétrole coule.
🛑 Conclusion : Le pétrole joue l’équilibriste. Les prix ne montent pas en flèche parce que le marché croit encore à une issue diplomatique. Mais attention, tout peut basculer à la moindre menace réelle sur Ormuz. Restez aux aguets.
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