Le pétrole devrait augmenter pour la troisième semaine consécutive sous la pression du Venezuela et de l'Iran
- andre boucher
- 28 mars
- 3 min de lecture

🛢️ Le pétrole poursuit sa hausse : cap sur une troisième semaine de gains malgré un contexte incertain
Les marchés pétroliers continuent de grimper, et tout indique que les prix du brut s’orientent vers une troisième semaine consécutive de hausse. Une tendance alimentée principalement par des tensions géopolitiques croissantes impliquant le Venezuela et l’Iran, deux pays au cœur de la diplomatie énergétique mondiale.
📈 Brent et WTI : une tendance haussière bien ancrée
Ce vendredi matin à Londres, les contrats à terme sur le Brent affichaient une légère hausse de 0,1 %, atteignant 74,11 dollars le baril — une huitième séance dans le vert, du jamais vu depuis mai 2022. Du côté du WTI, le brut américain gagnait également 0,1 % pour s’établir à 69,97 dollars.
Depuis le début de la semaine, les deux références ont progressé d’environ 2,5 %, et affichent un rebond de 7 % par rapport aux plus bas enregistrés en début de mois.
🇻🇪🇮🇷 Sanctions, tensions et impact sur l’offre mondiale
Ce rallye s'explique en grande partie par le retour en force des risques géopolitiques. En début de semaine, l’administration Trump a annoncé une nouvelle salve de droits de douane de 25 % visant les acheteurs de pétrole vénézuélien. Cette mesure, couplée aux récentes sanctions sur les importations chinoises de brut iranien, a semé le doute chez de nombreux acteurs du marché.
Résultat : les échanges entre le Venezuela et la Chine, l’un de ses principaux clients, ont commencé à se figer. La situation s’est encore tendue après l’annonce de la société indienne Reliance Industries, qui prévoit de suspendre ses achats de brut vénézuélien, réduisant ainsi davantage les débouchés du pays sud-américain.
Selon June Goh, analyste chez Sparta Commodities, la possibilité d’un blocage simultané du brut vénézuélien et iranien crée un effet de rareté, augmentant la pression sur l’offre mondiale.
🇺🇸 Des signaux positifs côté demande américaine
Du côté de la demande, les États-Unis — premier consommateur mondial de pétrole — ont apporté un vent de soutien aux prix. Les dernières données de l’EIA (Energy Information Administration) ont révélé une baisse des stocks de brut plus importante que prévu, avec un recul de 3,3 millions de barils en une semaine, bien au-delà des attentes des analystes (moins d’un million anticipé).
Ce recul des réserves témoigne d’une activité de raffinage dynamique ou d’une reprise de la demande intérieure, deux éléments interprétés positivement par les marchés.
⚖️ Mais des doutes subsistent
Malgré cet environnement propice à la hausse, le pétrole reste vulnérable aux ventes massives d’actifs risqués. En toile de fond : les craintes d’un durcissement de la guerre commerciale entre Washington et ses partenaires. La dernière salve tarifaire de l'administration Trump a ravivé les craintes d’un ralentissement mondial, ce qui pourrait in fine freiner la demande d'énergie.
Les analystes de BMI, tout en reconnaissant les tensions actuelles, n’envisagent pas un emballement durable des prix. Leur scénario de base reste modéré : ils prévoient un Brent autour de 76 $ le baril en moyenne pour 2025, en léger recul par rapport aux 80 $ prévus pour 2024.
🔍 En résumé ?
Le pétrole profite d’un cocktail de tensions géopolitiques, de sanctions renforcées et d’une demande américaine plus vigoureuse. Mais l’incertitude reste omniprésente : entre guerre commerciale, diplomatie énergétique et fragilité économique mondiale, les traders devront garder un œil sur chaque tweet et chaque annonce officielle.
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