Le dollar recule légèrement avant les données sur l'emploi et les négociations commerciales potentielles

📉 Le dollar piétine en attendant des signaux sur l’emploi et la politique commerciale

Les marchés des devises évoluent sur un fil ce mercredi matin, alors que le dollar américain cède un peu de terrain face à ses principaux rivaux. L’attente est palpable : d’un côté, les données sur l’emploi aux États-Unis pourraient orienter les prochaines décisions de la Fed. De l’autre, les rumeurs persistantes autour des négociations commerciales entre Washington et Pékin maintiennent les cambistes sur le qui-vive.

À 08h55 GMT, l’indice mesurant la performance du dollar face à un panier de devises majeures affichait un repli de 0,2 %, flirtant avec ses plus bas niveaux depuis fin avril.

📊 Tensions commerciales et incertitudes politiques en toile de fond

L’administration Trump a fixé une échéance commerciale aux partenaires étrangers : c’est aujourd’hui qu’ils doivent remettre leurs « meilleures offres ». En parallèle, le président américain a intensifié la pression en doublant les tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium, désormais fixés à 50 %.

Un semblant d’optimisme s’était dessiné en Asie avec des rumeurs d’un éventuel appel de Trump à Xi Jinping. Mais cet espoir s’est vite éteint après une sortie de Trump sur Truth Social qualifiant le président chinois de “très dur et extrêmement difficile à négocier”.

📉 Le marché de l’emploi sous la loupe

Les investisseurs auront les yeux rivés sur les chiffres de l’emploi privé attendus plus tard dans la journée. Ces données seront scrutées à la loupe à l’approche du rapport NFP de vendredi, baromètre clé pour anticiper l’orientation des taux directeurs.

En amont, les statistiques du département du Travail ont montré mardi une hausse des offres d’emploi, mais aussi une augmentation des licenciements, traduisant un marché du travail peut-être moins solide qu’il n’y paraît.

💶 L’euro avance, malgré des PMI timides

Sur le front européen, l’EUR/USD progresse de 0,3 % à 1,1399, malgré un indice PMI composite de la zone euro qui flirte dangereusement avec la stagnation, à 50,2 en mai.

Cela n’empêche pas certains analystes, comme ceux d’ING, d’envisager une stabilisation de la paire autour de 1,13, tout en restant prudents sur la capacité à dépasser 1,15 sans catalyseur fort.

La BCE, quant à elle, devrait annoncer demain une nouvelle réduction de taux de 25 points de base, renforçant l’idée d’un assouplissement progressif sur le Vieux Continent.

🇬🇧 Le Royaume-Uni relève légèrement la tête

La livre sterling n’est pas en reste. La GBP/USD progresse de 0,2 % à 1,3540, portée par un rebond inattendu du secteur des services. L’indice PMI du mois de mai grimpe à 50,9, après une contre-performance en avril.

Même l’indice PMI composite repasse au-dessus de la barre des 50, synonyme de croissance, renforçant les perspectives d’une reprise plus solide.

🇨🇦 L’attente de la Banque du Canada pèse sur le loonie

Côté canadien, la paire USD/CAD se replie à 1,3709 dans l’attente de la réunion de politique monétaire de la Banque du Canada prévue dans la journée.

La situation reste incertaine. ING estime que la probabilité d’une baisse de taux existe, mais qu’un tel geste pourrait être perçu comme trop accommodant, surtout si le marché ne s’attend qu’à un mini-ajustement de 5 points de base. Autant dire que le suspense est entier.

🌏 Et ailleurs ?

• USD/JPY : Légère baisse à 143,90, sans catalyseur fort immédiat.

• USD/CNY : Stable autour de 7,1877, en attente des annonces sino-américaines.

• EUR/CAD : En hausse de 0,04 %, profitant du repli du loonie.

• Dollar Index (DXY) : En baisse de 0,02 %, ce qui confirme la fragilité ambiante.

🧭 Conclusion : une séance charnière ?

Alors que les données économiques s'accumulent et que les tensions géopolitiques persistent, le dollar reste vulnérable. L’attention se tourne désormais vers les chiffres de l’emploi et la posture de la Banque du Canada, deux éléments clés susceptibles de faire basculer la tendance.

Comme toujours en période d’incertitude : la prudence est reine, mais les opportunités ne manquent pas pour ceux qui savent lire entre les lignes.