Le dollar a bondi grâce à l'accord commercial entre les États-Unis et la Chine ; l'euro et le yen ont été durement touchés
- andre boucher
- 12 mai
- 3 min de lecture

l’accord Chine-USA secoue les marchés mondiaux
Lundi matin, le marché des devises a été secoué par une véritable onde de choc : le dollar américain a bondi, porté par un accord commercial inattendu entre Washington et Pékin. Alors que tout semblait pointer vers une escalade sans fin, les négociateurs des deux puissances ont sorti un lapin diplomatique de leur chapeau, laissant l’euro, le yen et consorts à la traîne.
🌎 Accord surprise : les marchés jubilent, sauf l’euro et le yen
Concrètement, les États-Unis et la Chine ont annoncé une trêve douanière de 90 jours après un week-end de discussions à Genève. Dans les grandes lignes :
Washington baisse ses tarifs douaniers sur les produits chinois à 30 % (contre un ahurissant 145 % imposé récemment).
Pékin réplique avec une réduction à 10 % sur les importations américaines (au lieu de 125 % précédemment).
Un rare communiqué conjoint a confirmé ce revirement, révélant une volonté de calmer le jeu et de revenir à une diplomatie économique plus structurée. Résultat immédiat : le dollar a explosé à la hausse, grimpant de 1,3 %, atteignant 101,455, un sommet mensuel.
📉 Les devises concurrentes dégringolent
Pendant ce temps, l'euro a pris un coup de massue :
EUR/USD : -1,35 %
GBP/USD : -1,09 %
USD/JPY : +1,95 % (le yen s’effondre face au billet vert)
USD/CAD : +0,32 %
EUR/CAD : -1,05 %
Pourquoi cet emballement ? Simple : les investisseurs anticipent une désescalade durable, réduisant les risques sur l’économie américaine. ING, dans une note acérée, résume la pensée dominante :
« Trump a livré les bonnes nouvelles attendues. Même si le rallye du dollar n’égale pas celui des actions, la perception d’un Trump plus pragmatique a fait baisser le stress sur les marchés. »
📉 L'euro... trop cher pour ce qu’il vaut ?
Du côté de la zone euro, la devise semble avoir perdu sa boussole. ING va même plus loin en affirmant que l’euro est surévalué d’environ 3 %, compte tenu des différentiels de taux à court terme défavorables. La BCE, de son côté, semble prise de court. Elle a déjà procédé à sept baisses de taux en un an et laisse entendre qu’un nouvel assouplissement monétaire est à l’ordre du jour dès juin. Les marchés anticipent :
90 % de probabilité d’un cut en juin
1 à 2 baisses supplémentaires d’ici l’automne
Le contraste est frappant avec la Fed, qui, elle, pourrait rester en stand-by. Les chances d'une baisse en juin sont tombées à 17 % seulement.
🪙 Le yen, valeur refuge malmenée
L’USD/JPY est monté en flèche (+1,8 %) : mauvaise journée pour la monnaie nippone, typiquement recherchée en période d’incertitude. Le signal est clair : les traders désertent les valeurs refuges. Quant au yuan chinois, il s’est légèrement apprécié à 7,2143, porté par la détente géopolitique.
Mais tout n’est pas rose pour l’économie chinoise : l’inflation y reste faible, avec une troisième baisse mensuelle consécutive des prix à la consommation et une chute record des prix à la sortie d’usine en six mois. Preuve que la guerre commerciale a laissé des cicatrices profondes.
🕊️ Ukraine et espoir diplomatique
Dernier facteur à surveiller cette semaine : la possible rencontre entre le président ukrainien Volodymyr Zelenskiy et Vladimir Poutine ce jeudi en Turquie. Un pas vers la paix ? Si un cessez-le-feu crédible émerge, cela pourrait offrir un léger rebond à l’euro. Mais tout dépendra de la crédibilité perçue de l’accord.
En résumé :Le dollar a retrouvé sa couronne, boosté par un accord surprise qui a pris les marchés à contre-pied. Mais dans ce jeu d’échecs monétaire, la partie est loin d’être terminée. Entre l’euro surévalué, une BCE en mode panique, une Chine à la traîne et un yen qui perd sa brillance de valeur refuge, tous les projecteurs restent braqués sur Washington. Et sur Trump, bien sûr. Car dans ce théâtre mondial, c’est encore lui qui tient le script.
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